Prends tes pieds

jeudi 22 mars 2012

Février en quelques lignes...

Alors que la deuxième moitié du voyage pointe, retour sur une première moitié de mois de février riche en émotions...

Entamé d'un raid routier de trente heures me permettant de rejoindre Lima, j'étais là dans l'impatience de retrouver une certaine Pauline, annoncée dans les quarante-huit heures sur les terres latines. Ainsi pour passer ces deux jours interminables, je me lançais dans la réalisation de crêpes, spécialités bretonnes qui relevées de citron local, de sucre roux, et d'un peu de charme, ont fait fureur sur les boulevards de la capitale et ouvraient une nouvelle possibilité pour la suite du voyage... Je me chargeais ensuite de trouver une habitation « matrimoniale », et en trouvais une installée au quinzième étage d'un édifice du centre de Lima, quand, enfin vint l'heure de l'atterrissage, des retrouvailles. Un bout de France apparut, radieux, chargé de bonnes choses, de celles qui vous rappellent d'où vous venez, et pourquoi vous y êtes si attachés. Mon amoureuse était là, à la nuit tombée, on savourait le spectacle que nous offrait Lima, ses quadras et ses montagnes illuminées.

Deux jours plus tard nous l'abandonnions à son brouhaha, tumulte éternel et décidions de nous rendre dans le centre péruvien. On découvrit Huancayo, Huancavelica et Ayacucho, que l'on rejoignait par des sentiers escarpés, sortes de routes, taillées à flanc de montagne, où la beauté des paysages nous émerveillait, et où, un regard nouveau me faisait découvrir ce que j'avais pu croire être commun. On vit des vallées, des pâturages verdoyants, un rio gonflé jusqu'à menacer de secouer la rue, on croisa la vie d'une famille d'éleveurs de truites, perchée à cinq milles mètres d'altitudes sur les rives de la lagune de Santa Ines où le soleil, une surface blanchâtre, des pics enneigés ou encore le geste précis de Pedro nous éblouissaient et, d'où, en manque de souffle, on repartait des images pleins la tête, rêveurs.

Pour faire court, et parce c'est ici le récit d'une partie du mois de février, venons-en directement aux retrouvailles avec Pierre, quelques kilomètres plus au sud, à Cuzco.

Cuzco, une ville débordante d'enseignes anglophones où nous avons slalomé entre les offres – préférentielles – avant de trouver notre plan. L'idée, se rendre au Machu Picchu via un circuit plus authentique :

Première étape, Quillabamba, une seule route pour s'y rendre, y dormir. 8 heures de bus.
Deuxième étape, rejoindre Santa Maria avant l'aube, 1 heure de bus.
Troisième étape, à Santa Maria, monter dans un combi pour Santa Theresa, 1 heure 30 de route.
Quatrième étape, avec un ultime véhicule, rejoindre HydroElectrica, 1 heure de route.
Cinquième étape, marcher jusqu'à Agua Caliente, au pied de la montagne sacrée, 3 heures.
Sixième étape, grimper les deux milles marches qui nous sépareront du sommet, 2 heures.
Septième étape, savourer.
Huitième étape, rentrer le lendemain via le même parcours.
Au total, 8 heures de voyage le premier jour, 8h30 les deuxième et troisième jour, le tout pour la moitié du prix normal et un plaisir maximum!

C'était le plan, mais comme bien souvent il fallut faire avec les éléments, la pluie, les glissements de terrains et les éboulements. Ainsi, et après avoir rejoint Santa Maria à l'aube, rappelez-vous, on apprenait que la route était entravée, que notre unique moyen de rejoindre Hydroelectrica serait de marcher. Aux dires des locaux cela pouvait nous prendre une, deux, ou trois heures de marche, pour une petite quinzaine de kilomètres. Bien. Certains fonceaient bille en tête, nous, on se regardait et nous mettions d'accord pour savourer la journée de marche qui s'annonçait. Il était cinq heures trente du matin, la brume emplissait la vallée, nous avancions, entre roches et jungle, bercés par le rugissement du rio qui dévalait la pente en contrebas. Partout, la route était parsemée d'avocatiers, de bananiers, de cafetiers et de bien d'autres qui nous échappaient. Irrésistible. Sept heures durant, nous avançâmes dans cet univers parallèle, croisâmes un rocher en travers de la route - effectivement, là, ça ne passait pas – pour arriver aux eaux thermales de Santa Theresa, point final de notre randonnée. Là, dans les piscines voisines du fleuve, on s'adonna aux joies du repos avant de reprendre la route pour notre destination du jour, repensée, Hydroelectrica. Là encore nous fûment surpris, le rio avait débordé. La voiture s'enfonça, coupa, à peine le temps de saisir que j'étais déjà sorti du véhicule, entouré de militaires, ma belle et Pierre, repartis suite à une marche arrière. L'attente, puis enfin, je les voyais réapparaître, les pieds dans l'eau, on se retrouvait, nouvelle histoire!

La nuit vint, on avait trouvé où dormir hors des sentiers touristiques et, bercés par les eaux en furie toutes proches nous nous endormions. Le lendemain trois heures de marches nous attendaient. Elles furent toutes aussi magnifiques que celles de la veille, on longeait l'unique rail qui menait à Agua Caliente, cité faste, aux pieds de la fameuse montagne. Là, fin du rêve, on retombait durement dans un monde pressé, on ne dira pas gangrené, grimpions, apercevions le monument où, je crois, nous étions ailleurs, restés quelque part sur l'un de ces sentiers, en toute tranquillité.

Les jours avaient coulé, bien vite, et il nous fallait maintenant courber l'échine, entrer dans un wagon de première classe, retrouver Cuzco, et, sans perdre de temps quitter Pierre, embarquer pour Lima, un certain vol AF483 était annoncé...

Jihèf

 
Lima de nuit

Pedro à nourrir 2000 de ces 16 000 truites

La laguna de Santa Ines et l'élevage de Pedro


La montagne, une maman lama et son petit, tout juste né

Le bus, ça rend fou!


5h30 du matin

 
Un gros caillou sur la route

Encore raté!

La voiture, sortit de l'eau en deux temps


Sauvés!
Pas de train

Toujours pas

Des eaux vivifiantes...

Le Cliché!

1 commentaire:

  1. Ustedes estan expertos en las fotos, cada una más bella que la otra (los de la naturaleza son mis favoritas). Me alegro de que Pierre continúa viajando con ustedes.

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