Prends tes pieds

mercredi 4 avril 2012

Trans-Bordeur

Et oui, encore une fois il est question de transport, à croire que ça nous change vraiment des autoroutes Vinci.
Cette fois-ci je ne m'arrêterai pas sur des détails de routine tels que les bus arrêtés au milieu de la brousse car le chauffeur avait calculé trop juste la quantité d'essence pour le trajet, ou encore la fois où nous sommes montés à 23 dans un 4x4 cinq places.
Non je parlerai d'un nouveau moyen de transport: les transbordeurs.
C'est la troisième fois ce matin que j'ai vu un bus traverser un fleuve sur une barque, alors j'ai envie d'en parler.
A chaque fois c'est la même surprise, je ne comprends rien, au milieu de nulle part, tout le monde descend du bus sans dire mot. Me retrouvant seul, je me dis que je devrais peut-être suivre. A la sortie du bus je comprends tout de suite, des eaux vives coupent la route, le bus ne peut passer.
Parfois il y a de vieux ponts en sale état sur lesquels seuls des piétons peuvent s'aventurer, parfois il n'y a rien.
Pour remédier à ce petit inconvénient, les gars du coin ont fabriqués des transbordeurs impressionnants. Cette fois-ci en Amazonie, c'est un ensemble de cinq grandes barques en acier reliées les unes aux autres par d'énormes poutres en bois et surmontées de troncs de plusieurs dizaines de mètres de long qui en disent long sur la taille des arbres du coin et qui accueillent les camions et bus qui désirent passer par là.
Tout ceci bien harnaché par des cordes et des câbles, six moteurs de soixante chevaux au cul et c'est parti pour une traversée avec deux camions à bord.
Nous nous décrochons doucement de la rive, et l'embarcation se confronte alors rapidement au fort courant de ce fleuve grossi par la saison des pluies. Pour ne pas dériver il faut affronter le courant, ce qui oblige l'embarcation à avancer en crabe avec son nez toujours en direction de l'amont de la vallée.
Quelques minutes palpitantes plus tard nous arrivons sur l'autre rive, de gros câbles nous y plaquent et les camions peuvent descendre tranquillement.

Ce qui est une aventure pour moi ne semble pas en être une pour les gens du coin. Alors qu'ils sont assis à attendre que ça passe, j'aurais envie de sauter partout, de faire 10 fois le tour de l'embarcation pour en découvrir les détails et prendre des photos.
Mais je m'en tiendrai seulement à quelques clichés pour ne pas encore passer pour le fou du village.

Pierro