Prends tes pieds

mardi 6 décembre 2011

On est venu, on a vu...

Notre traversée de l'Uruguay a pris fin sur les rives du Rio, face à Buenos Aires. De Chuy à Colonia del Sacramento, ces deux semaines nous ont transportés au travers des campagnes et des temps.
A l'image de tout un pays, Montevideo, la capitale, transpirait l'énergie et l'histoire d'un peuple dont nous avons pu distinguer quelques traits. Ainsi, dès notre arrivée, nous avions pu percevoir ce lien entre la ville et son pays. Telles des artères, les boulevards s'étendaient sur des kilomètres, du Nord au Sud, et semblaient s'établir dans la continuité des principaux axes routiers du pays, la capitale était comme physiquement connectée à son territoire.
Pendant une semaine, nous en avons arpenté les rues et au fil des jours, des boulevards et des rues, la ville s'est présentée, empreinte d'histoires et d'Histoire. A son image, l'architecture se dessinait, très hétéroclite, parfois dans des lignes coloniales, d'autres art déco, mais souvent très européennes teintées de méditerranée. Péninsule, Montevideo se jouait entre océan et continent, chacune de ses parties vivant presque en autonomie. Au loin, d'une avenue, on pouvait se prendre à croiser l'horizon, mais jamais de ces corps luisant et ruisselant qui animent parfois le centre des villes côtières. Ici, hommes et femmes s'agitaient au rythme du soleil qui bouillonnait. Sans se bousculer, ils tournaient et viraient, vêtus de costumes tout en contraste, de noir et de blanc, avant de s'élancer, la nuit venue, jamais avant 2h du matin, dans les rues, où les fantaisies ne faisaient alors que commencer.
Le jour, un centre historique, nommé Vieja Ciudad abritait la plupart des attractions touristiques. Ici, des façades effritées, brûlées par le temps s'élevaient, et à chaque croisement il nous sembla lire une histoire. Tel ces ouvrages qui sommeillaient dans les étagères roussies des vieilles librairies du centre, la ville se présenta, au fil de nos marches, de nos découvertes. L'empreinte du temps ne semblait pas y avoir été effacé , et paraissait même faire partie du folklore local. Pour s'en assurer, il suffisait de s'attarder sur les places, dans les ruelles, où stands d'antiquités, et d'artisans assuraient le spectacle. Nous en avons apprécié quelques uns, sans succomber, bien qu'un ou deux de ces objets nous ait fort interressés. Mais c'est le dimanche venu, lorsque nous nous sommes rendu dans le quartier des férias, que nous n'avons pu éviter d'être pris dans le fil de cette histoire. Un quartier entier, presque une ville s'agitait aux rythmes des ventes d'antiquités, et ici, point de folklore, chiner était bien une des passions de ces Uruguayens. Nous avons déambulé dans ces allées une matinée, retourné quelques une des ces antiquités pour finalement s'en acquitter d'une ou deux, qui sont venus rejoindre les profondeurs de nos fidèles sacs à dos. Durant toute une matinée, nous avons humé de ces odeurs qui vous emportent, vous téléportent.
On s'est pris à rêver à d'autres temps, à s'imaginer avoir inventer cette fameuse machine, que depuis longtemps on aimerait à avoir fabriquer. Machines à remonter le temps, l'Uruguay et sa capitale, nous ont raconté une histoire. Celle d'un petit, coincé entre deux géants, qui a su digérer un passé de réfugiés, de résistants. Là bas, ils savent s'interrompre, pour partager, un instant, armé de leurs maté et vivent leur présent sans s'affoler, considérant le passé, pour mieux appréhender le futur.

Montevideo, là où jadis on s'est pris à voir un dieu sur la montagne, où nous avons simplement vu.


Jihèf








1 commentaire:

  1. Ca me fait plaisir de voir la dernière photo avec les uruguayens que j'avais rencontrés ! Et de prendre un peu de vos nouvelles après plusieurs semaines sans lire votre blog. Bisous

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