Prends tes pieds

lundi 20 février 2012

Un jour de janvier, Sucre, 40 degrés à l'ombre



Il y a des jours on se réveille, au son d'un toc toc, d'une invitation à  partager un petit déjeuner. Doucement, on se change, on salue, et on traverse la rue, pour se retrouver là, même place que  la veille au soir, au Mercado Central, lieu on ne peut plus coloré en Bolivie, à moins que ce ne soit folklorique... Passons. On slalome, entre les fromages « frais », tout droit sorti du coffre du taxi, en pleine baignade dans une bassine histoire de se refaire une beauté, les langues de bœufs aux teintes passées, les poulets déjà en train de rôtir dans cette huile si rafraîchissante puis enfin, au bout d'une mezzanine, on trouve une table où s'installer, ce café, qui vont pouvoir nous réveiller. Tout ça aurait pu être une belle histoire.
Mais ce matin là, après quelques pas, quelque chose semblait avoir changé. Un petit rot, tient, point le goût de cachaça consommée la veille au soir... Quelques minutes de connexions, cinq minutes de communication puis la fatigue se faisant ressentir, il me fallut aller dormir. Il était 10h, nous étions mardi. 22h, le même jour, je me retourne, quarante degré, ce qu'il fait chaud dans ces draps, je grelotte... Je ne me lèverai et ne sortirai de cette chambre que 24h après y être entré. Là, accompagné de Pedro, dans un brouillard total, tête retournée, nous sommes sortis, je l'ai suivi, de loin,  comme je pouvais, il m'attendait, nous arrivâmes. On passa la porte, puis à la caisse, 25 bolivianos, pour obtenir ce ticket, indiquant Jean-François CAOKI, numéro 11. Nous montions un étage, qui m'en paraissait deux, et nous arrivions, enfin, devant cette porte : celle du gastro-entérologue ! Là nuit passée, je n'avais pas dormi, m'était plutôt décomposé, et derrière cette porte, j'attendais comme mon messie.
Trois longues heure plus tard, et après avoir pu apprécier ventes, dégustations de chips et autres sucreries, ou encore le réconfort qu'offre un Labrador en ces couloirs, j'appris que mes tumultes trouvaient leurs origines sous l’appellation bienveillante de Salmonellose ! Très bien, j'en étais quitte pour l'internat, deux ou trois jours, et pour les joies des premières fois...Perfusions et autres pyjamas surdimensionnés ! Avant tout ça, il fallait de nouveau passer à la caisse, ce que mon Pierrot réalisait avec succès, m'apportant ainsi la nourriture de mes prochaines 24h, solutions glucosées, antibiotiques, et autres spécialités, exquis ! Et comme ici tout est un autre monde, je vis arriver une, puis deux télévisions, sans doute pour me distraire de ces chaînes criantes, si animées.  Pierre réapparut, on éteignit. S'était ensuite au tour de la femme de ménage, venue se présenter, saupoudrer le sol de solution javellisée et nous laisser dans ce doux cocon, à l'odeur chlorée, lumière clinique, murs au bleu azur, souvenirs...
Ainsi cette première journée passa, au bout d'un couloir, deux français se demandait ce qu'ils allaient maintenant pouvoir savourer, camembert, rillettes, pain sec, probable... Avec les heures, je me sentis mieux, on regardait une série, une femme arriva, attentionnée, une assiette à  la main,  contenant un poulet, baignant dans une soupe, et me certifia que je pouvais manger. Interpellés, on s'observait, et je décidais de suivre les recommandations du docteur, données quelques minutes auparavant et m’abstenais. Décidément, ici, manger n'est vraiment pas choses faciles, et pourtant, un soir, attablés, dans un marché...

Jihef






1 commentaire:

  1. Primero Simon y ahora JF,espero que no te pase nada Pierre.Salud para ustedes muchachos y como siempre deseo un buen viaje!

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