Prends tes pieds

mardi 8 mai 2012

Cinq, dix ans...


Voilà un petit moment qu'aucune de mes deux paluches n'a manifesté signe de vie, alors allons-y, je me lance ! Nous nous étions donc quitté dans la brume de Lima, et depuis ce temps, il faut bien l'avouer, bien du temps est passé, et le voyage a avancé. Avant de tout dévoiler, et pour garder du suspens, je vais commencer par vous raconter l'histoire d'un huit-clos de cinq jours, passé sur une lancha, bateau local, censée m'emmener de Huanuco à Iquito, au cœur de la jungle péruvienne.

Ce voyage a d'abord commencé par l'achat d'un hamac, d'une banane, de celles qui se mettent autour de la taille, et enfin par la décision de ne point faire exposition de toutes formes de richesses. Ainsi, passeport, argent, ordinateur et caméra sécurisés, je pouvais retrouver l'ensemble de l'équipage à bord du Masada I, et m'installer serein, pour quelques jours de tranquillité.

Là fut ma première erreur. Et oui, c'est qu'ici, nous n'étions pas tant que ça à sortir de quoi faire des croquis, des bracelets, ou encore à être européen ! Je me voyais donc, et ce dès le premier jour, à réaliser le portrait d'une jeune fille pour le plaisir de la maman, puis à engager un cours de tressage. Nous partions sur de bonnes bases ! Les jours qui suivirent furent tout aussi occupés, je parvenais tout de même à écrire une lettre, et à faire la rencontre de mes voisins de bord. Je sympathisais avec Huberto, jeune homme de la vingtaine, ses sœurs et sa maman, tous d'Iquito, qui le jour venu, me proposaient non sans une pointe de retenu de m'accueillir. Ils m'avertissaient sur une certaine humilité, j'acceptais l'invitation avec grand plaisir, qu'est-ce que l'humilité ?

Nous débarquions donc, sur des quais de terre, dans un chaos ambiant à dérouter plus d'un péruvien, tandis que moi, je trouvais mes repères en suivant Huberto, sorte d'ange gardien qui me précédait en toutes circonstances. Une course en mototaxi et on arrivait à la maison familiale. Là, je découvris une maison faite de planches, d'un toit en feuilles de palmiers, le tout sans eau courante. Entre les regards gênés et les questions renouvelées de Gemy, la maman, je dus jouer de beaucoup de persuasion pour l'assurer que la maison me convenait, mieux qu'elle m'éblouissait ! Disons les choses.

Ainsi, les premiers jours passèrent, Huberto gardait un œil sur chacun de mes gestes et m'accompagnait à mes moindres sorties. A la maison, je trouvais ma place, tente installée entre commode et table de cuisine, et je m'accoutumais à une promiscuité peu commune, qui parfois offrait de distinguer un son, glissé en toute discrétion. Au fil des jours je devins membre du foyer, et en bon membre de famille, ne me resta qu'à apporter ma participation au quotidien. Ainsi, chacun donnait du sien, le père jouait de son agilité pour restaurer la toiture, on se mettait à retaper le seuil de la maison et Gemy se remettait à vendre petit-déjeuners et déjeuners devant la maison.

Je goûtais au plaisir d'un quotidien, à celui de savourer une douche, une discussion avec une femme, mère de famille, installée et indépendante, et me prenais à entendre les choses essentielles du quotidien, à remercier la Pachamama à chaque sortie de repas. Un faux-départ pour Pantoja, la frontière équatorienne, et je retrouvais la chaleur du foyer quelques jours de plus, avant de quitter, le quartier de la Pradera, cette maison, la famille. Nouvelle histoire, autre raison de revenir, dans cinq, dix ans...


jihef



Ravitaillement!


Rica la comida!


Bonne nuit


Créneau s'il vous plaît

Un pied sur la charpente



Les mototaxis, la rue, et Belem, le marché


Rien ne sert de courir qu'on dit...


23h, on cloute!

Alors, combien sur la photo?


Et là? Merci et à très vite...
 

1 commentaire:

  1. Me quedé encantada con las cosas que escribió. La viaje de ustedes me han demostrado que las relaciones humanas siguen siendo posibles. Gracias chicos!

    RépondreSupprimer